Voila ce qu’une agente m’a dit lors du deuxième jour à la mairie de secteur.

Je suis Anne VIAL.

En écrivant ce texte, je me dis que j’ai toujours fais de la politique, malgré un rapport assez complexe avec elle. J’ai toujours ressenti une grande méfiance envers les partis, essentiellement, je crois, à cause de leur organisation verticale et très genrée. Cela ressemble de très, « trop » près à l’organisation du sport que j’ai toujours combattue et dans laquelle je me suis toujours sentie à l’étroit.

Marseillaise depuis 1995 ( directrice de la ligue de natation), présente sur notre territoire depuis 1984( coach professionnelle de natation à Vitrolles) je râlais beaucoup sur ce qu’il se passait ou plutôt ne se passait pas dans notre ville. De part mon métier, mon passé d’athlète de Haut Niveau et mon engagement pour une autre vision du sport, j’étais souvent confrontée à l’indigence de la politique sportive marseillaise. Mais, comme beaucoup, j’en prenais mon parti, je vivais bien dans mon quartier à la Plaine.

Et puis il y a eu les blocages de la place Jean Jaurès, la construction du mur. J’étais assez indigné par la tournure que les choses prenaient. Tout a basculé le 5 Novembre, comme je crois beaucoup de mes collègues élu.e.s. aujourd’hui.

Mon indignation tranquille s’est transformée en honte, en colère, j’ai ressenti un besoin urgent de ne plus rester en retrait … j’ai choisi très naturellement Mad Mars pour faire de la politique autrement.
Je suis élue depuis juillet 2020 dans le secteur des 4eme et 5eme arrondissement en charge du sport, de la santé et de l’égalité des droit. J’ai également en charge la promotion du sport féminin sur la ville.

Durant la campagne, j’avais écris avec d’autres le programme sport du Printemps Marseillais pour la ville. Cette ville de Marseille où jusqu’à maintenant, il n’existait pas de politique sportive vraiment établi, une ville qui n’organisait pas le sport ou simplement de l’événementiel et de l’image, une ville qui ne possédait pas de chiffre sur le sport féminin, une ville, enfin, avec une pratique et des lieux de pratique le plus souvent genrés et donc masculins.

En arrivant dans la mairie de secteur en plein covid, j’ai d’abord découvert le vide. Rien, pas de liste, pas d’action, pas d’éducateur, pas de service. Le sport était réduit à une simple animation. Il y avait du foot et de la pétanque…

J’ai aussi découvert que le pouvoir d’agir d’un adjoint de secteur est inversement proportionnel au travail de proximité qu’il doit mener. Enfin, qu’une adjointe en charge du sport n’est pas tout à fait notée de la même façon qu’un adjoint. Nombreux sont ceux qui ont éprouvé le besoin de m’expliquer comment le sport fonctionnait. Aujourd’hui encore dans le sport, les compétences des femmes souffrent de la simple présence d’un homme.

Je me suis donc mise au travail et nous avons déjà bien avancé grâce à la mobilisation des services . Ecole de rugby mixte, apprentissage de la natation pour les enfants des CMA, développement du sport pour tous, rénovation de terrains et des salles de sport, sport santé, lutte contre l’inactivité et l’obésité des enfants, lutte contre les violences …

Pas mal d’actions sont encre à venir, création d’une école municipale des sports, création d’un terrain de Beach volley, installation d’une école de Hand Ball, avec pour fil rouge inclusion et égalité. De ce point de vue, le travail reste immense, les politiques actuelles, certes volontaristes se donnant l’apparence d’avoir résolu le problème en instituant l’obligation de parité de représentation dans les instances . Mais parité n’est pas et n’a jamais été synonyme d’égalité. Seulement 15% de femmes dirigent des fédérations, les athlètes féminines peinent à obtenir le même éclairage médiatique que les hommes, et leur performance ne sont jamais mis sur le même plan.

Le sport à besoin de la mise en avant de modèles féminins, sans qu’ils soient réduit à un objet de divertissement, sans qu’ils soient de simples faire valoir ou des alibis. En parallèle des actions menées sur le secteur ,j’ai donc décidé de monter une action qui va voir le jour en Mars 2024 à l’occasion de la journée mondiale des droits des femmes et jusque fin septembre. Cette action, je l’ai voulu à l’échelle de la ville… elle est soutenue par trois adjoints centraux : Nathalie Tessier en charge des droits des femmes, Sebastien Jibrayel en charge des sports, Théo Challande Névoret en charge de la lutte contre les discriminations

#jesuislégitime : 15 portraits de 21 femmes reflétant la mixité marseillaise vont être exposés dans l’espace public, les mairies de secteur, les transports en commun, stades et piscines ….21 femmes avec une histoire particulière et forte.

J’espère qu’elles seront inspirantes pour tous, mais surtout pour toutes les femmes et les petites filles.