Anne Pfister tient un journal de bord de sa mandature : « Il me semble normal et juste de rendre compte des avancements de mon action aux habitants des 2ème et 3ème arrondissements qui ont contribué à me placer en responsabilité. »

Après l’attentat dans un lycée d’Arras le 13 octobre, le ministère de l’Éducation nationale a annoncé des mesures pour renforcer la sécurité des établissements scolaires, en parallèle des PPMS.
La Ville de Marseille a également lancé une expérimentation dans les écoles situées dans les zones les plus sensibles avec la mise en place de balises d’alerte. Cependant le meilleur rempart contre l’obscurantisme et la violence reste à mon sens, la prévention, portée notamment par les associations de terrain, investies, qui mènent leurs actions auprès des enfants, des jeunes et de leurs familles, autour des valeurs du lien social, du partage et de la solidarité.

J’en profite pour remercier au passage les associations de notre secteur qui y contribuent quotidiennement, dans un contexte souvent difficile. Je n’en citerai que quelques unes dont j’admire particulièrement le travail : « La Fraternité » (13003) pour ses actions de solidarité, « En parenthèse » (13002) qui œuvre à faciliter l’accès à la lecture, CHO3 (13003) qui révèle aux habitants leur pouvoir d’agir sur leurs conditions de vie, « Familles en action » (13003) avec sa présence sans faille auprès des adolescents et des familles, « Les minots de st Charles » (13003) cœur battant du quartier du Racati…La liste est longue des piliers indispensables à l’émancipation des publics les plus fragilisés, et la Ville de Marseille soutient financièrement ces structures vertueuses.

Ce mois ci s’est tenu notre conseil d’arrondissement, qui, je le rappelle, est ouvert au public.
J’y ai présenté trois rapports d’attributions de subvention à des associations agissant dans le cadre du PEDT (Projet Educatif De Territoire) ou dans celui des cités éducatives, ainsi qu’à des associations oeuvrant dans le domaine de la petite enfance. J’ai également présenté, lors du conseil d’arrondissement précédent, un rapport proposant l’approbation de la création du statut d’établissement public local d’enseignement international (EPLEI) pour la future cité scolaire internationale qui ouvrira à la rentrée 2024 à Marseille dans le quartier d’Arenc et accueillera plus de 2000 élèves.
En plus des critères d’admission soumis à l’aptitude à suivre les enseignements dispensés dans la langue de la section et dans une optique de diversité sociale, des bonifications seront proposées aux élèves des écoles avoisinantes.

A ce jour, la Ville de Marseille a obtenu l’objectif de 30% pour l’accueil des élèves du secteur. C’est un pourcentage satisfaisant pour un établissement de ce type, à vocation plutôt élitiste, avec un statut qui le protège de la sectorisation ou de toute forme de quotas. Nous souhaitons en effet que le critère de mixité sociale soit intégré de manière effective dans le recrutement des élèves pour cette cité scolaire internationale.
Pour donner un élément de comparaison la mairie de Manosque avait obtenu 15% minimum d’élèves de la commune dans un établissement de même statut.

En octobre j’ai aussi assisté à plusieurs évènements intéressants pour la dynamique de notre secteur :

– L’inauguration de la Biennale de la Joliette qui s’est tenue du 15 au 28 octobre. C’est la première fois qu’un collectif d’associations de ce secteur souhaite le redynamiser en lui réaffirmant une réelle identité. Ce projet porté notamment par l’équipe enthousiaste des médiateurs culturels du FRAC (Fond Régional d’Art Contemporain, 13002) a proposé 15 jours d’évènements festifs concoctés par 24 partenaires locaux, pour re-découvrir ce quartier atypique. Merci Claire C. (Euromedhabitants) d’avoir attiré mon attention sur cette belle initiative !

– Le 15 octobre, au Mucem, une table ronde sur le passé et l’avenir de la Belle de mai par le prisme de la culture. Dans ce cadre, la Friche de la Belle de mai, acteur culturel majeur, s’interrogeait sur sa responsabilité sociale en regard de son quartier, sur la question des droits culturels et sur les futurs enjeux écologiques des lieux culturels. Le quartier de la Belle de mai peut il espérer un avenir avec une identité culturelle forte et une porosité plus concrète des équipements qui y sont implantés : Friche, pôle média, archives, centre de conservation du Mucem…? Quel rôle peuvent y jouer les espaces publics ? Sur la question du risque de « gentrification » du quartier, ne faudrait-il pas dans un premier temps plutôt entendre le désir de mixité sociale de ses habitants? Des intervenants de qualité et une réflexion intéressante mais qui mériterait pour moi, d’être approfondie.

– J’ai participé enfin à une journée pour réfléchir à la place des enfants dans la Ville, dans leur quartier, proposée par l’association Pragma (13003) qui a accompagné l’an dernier notre premier conseil d’arrondissement des enfants. L’association pointe que partir du vécu des enfants pour transformer la ville n’est ni un gadget, ni une utopie et que les plus jeunes ont beaucoup à apporter aux politiques publiques. En effet les enfantsont cette capacité à pointer du doigt des réalités insupportables auxquelles nous sommes déjà souvent résignés. Parce qu’ils sont des citoyens « indignés », ils peuvent nous éclairer pour changer la ville, et la changer dans l’intérêt de tous.

« Si les enfants disparaissent des rues, de l’espace public, cela signifie que la ville est malade. » Francesco Tonucci

Depuis 30 ans, ce psycho-pédagogue italien, auteur d’un livre de référence, « La ville des enfants », affirme que les enfants peuvent rendre les espaces urbains plus vivables et son message a déjà influencé des dizaines de municipalités dans le monde.
L’objectif de cette journée était d’initier une réelle réflexion qui pourra donner suite au désir de participation des enfants, « en prolongeant les réflexions par des pistes d’actions concrètes, par l’impulsion d’une dynamique locale, d’un réseau, de projets communs. » (I. Tafere, association Pragma).

Je termine cet article par la visite que j’ai effectuée avec Sophie Guérard, Adjointe au Maire déléguée à La place de l’enfant dans la ville, d’un lieu d’accueil enfants-parents atypique sur notre secteur. Cette structure qui fait un travail remarquable, est un lieu d’accueil, de socialisation et de prévention pour les enfants de la naissance à 4 ans, accompagnés de leurs parents ou d’adultes qui en ont la responsabilité. Ses objectifs sont de préparer l’enfant à la vie en collectivité et de prévenir les troubles du développement mais aussi de soutenir la parentalité et favoriser le lien social.
C’est aussi la seule « Maison Verte » issue des travaux de Françoise Dolto, à Marseille. Selon l’idée de Françoise Dolto, la « Maison Verte » est un lieu d’accueil et d’écoute des tout-petits accompagnés par leurs parents ou par ceux qui s’en occupent habituellement. Ces échanges permettent à des parents, pris par les difficultés quotidiennes ou parfois très questionnés dans cette nouvelle vie créée par l’arrivée d’un enfant, de sortir de leur isolement. Vous trouverez ici la liste des LAEP (Lieux d’Accueil Enfants Parents) de la Ville de Marseille.