De bon matin, en ce dimanche 8 octobre, plus de 35 adhérents Mad Mars, dont une dizaine d’élus municipaux, se sont retrouvés à bord de la navette pour aller au Frioul.
Soleil radieux, mer bleue étincelante… mais le but est plus studieux : premier séminaire Mad Mars de 2023. Au menu, lancer des idées, des projets, (re)lancer Mad Mars…
Après une séance de prise de parole des élus pour se présenter et dire un mot de leurs projets, trois ateliers se sont déroulés durant la matinée et le début de l’après-midi.
Vous trouverez ci-après les compte-rendus de ces ateliers.
La baignade de fin de journée n’a pas fait l’objet d’un compte-rendu !
Merci encore au centre Léo Lagrange pour son accueil, et à Marc Rosmini pour l’organisation de cette journée.
Atelier 1
« Élus et citoyens »
La séance du matin fut de redéfinir, pour les participants, la maxime de Mad Mars :
“Qu’est-ce que faire de la politique autrement ?”
Assurer une communication technique et pédagogique, au sens de l’éducation populaire
- Intégrer les relais d’opinion aux politiques menées (associations, syndicats…)
- Informer les habitants des actions menées
- Faire un travail de vulgarisation autour des compétences de chacune des collectivités
- Être honnête et transparent
- Organiser des tables de rencontres avec les habitants dans les lieux publics
Afficher notre positionnement politique
- Faire de la communication positive
- Mettre en place un porte parolat
- Mettre en avant, communiquer sur les actions municipales, les axes forts de Mad Mars et les actions des élus
- Affirmer nos positionnements politiques
- Permettre une meilleure identification des élus Mad Mars
- Éclaircir les positions de Mad Mars vis-à-vis des autres formations politiques de gauche et écologistes
- Étoffer nos canaux de communication : FB, Instagram, X
Insuffler plus de démocratie en interne
- Faire vivre la démocratie en interne : ne pas craindre les désaccords, la controverse
- Privilégier la transparence en interne, versus les loyautés politiques
- Rendre compte notamment des crises en interne (un adhérent prenant l’exemple du cas Chaboche : communication défaillante
- Avoir des espaces libres de discussion entre élus sans craindre les sanctions
- Relancer la participation, l’énergie, l’enthousiasme, la créativité de la campagne municipale
Lutter contre les violences politiques, faire respecter l’éthique politique
- Faire preuve de courage politique
- Monter un comité d’éthique
- Organiser un #metoo violence politique
- Rester fidèle aux principes
Avoir une ambition collective
- Apprendre à laisser la place et favoriser la diversité
- La politique ne doit pas devenir un métier
- Avoir de l’ambition pour le collectif, plus que pour ma propre personne
« Faire avec »
- Multiplier les lieux d’expression citoyenne, et se donner les moyens de mettre en œuvre les propositions citoyennes
- Faire avec les habitants
L’après midi fut consacré à la mise en application concrète des principes énoncés le matin :
Faire de la formation interne
- Faire des réunions thématiques régulières
- Organiser des formations sur des thèmes précis : budget, compétences ville / métropole, etc.
- Former des formateurs par des associations
- Engager un contact avec le GIEC pour parler climat
Rencontres et mobilisation terrain
- Se mobiliser davantage sur le terrain
- Rencontre avec les élus Mad Mars tous les 3 mois
- Organiser des réunions thématiques dans les CMA
- Organiser des réunions autour des réalisations des élus Mad Mars : critiques, idées
Communication positive
- Faire un bilan de mi-mandat
- Créer deux boucles avec les adhérents Mad Mars : une boucle info ; une boucle échanges
- Organiser des apéros de bienvenue avec les nouveaux adhérents
- Nommer un responsable de la communication externe
- Organiser des rencontres plus fréquentes, y compris avec les élus
Site web
- Ajouter des pastilles faisant le lien entre programme, projets et propositions des collectivités
- Alimenter davantage le site web et organiser des événements terrain
- Chaque élu écrit un article par trimestre pour le site
Réformer la gouvernance interne
- Améliorer la circulation de l’information
- Mettre en place un chantier gouvernance interne
- Co-écrire une feuille de route pour les 3 années à venir
- Financer un poste de chargé de projet
- Modifier la charte Mad Mars, de manière à bannir les violences politiques
Atelier 2
Des indicateurs pour que Marseille passe du PIB
au BIB (bonheur intérieur brut)
Onze personnes dont deux élus ont participé à cet atelier en partant du constat suivant :
Le réchauffement climatique, la réduction de la biodiversité, l’accentuation des inégalités sociales, l’insécurité générée par le narcotrafic, la perte de confiance des citoyens dans les formes institutionnelles de représentation démocratique sont des défis qu’une ville comme Marseille ne peut ignorer. L’objectif de l’atelier était de chercher ensemble des indicateurs pertinents qui sortent de la mesure d’une croissance économique aveugle (PIB) en permettant à différents acteurs (élus et citoyens) de faire grandir le mieux vivre à Marseille.
Après un court rappel des raisons qui ont conduit sept membres de Madmars à amorcer cette recherche depuis juin, un débat s’est instauré sur le contenu et l’utilité d’indicateurs quantitatifs qui permettraient de mesurer l’état du « bien vivre » à Marseille. Le choix de ces indicateurs n’est pas neutre, il s’inscrit dans la continuité des priorités d’action du Printemps marseillais de faire de Marseille une ville plus écologique, plus juste et plus démocratique.
Chaque participant a ensuite été invité à noter sur des stickers les thèmes d’actions prioritaires pour lesquels des indicateurs devraient être choisis. Ces stickers ont été fixés sur une carte stylisée de Marseille dessinée par Ségolène Estival. Les participants ont ensuite regroupé les thèmes d’action en cinq pôles.
Pôle 1. Construire une ville plus respirable, plus verte, plus propre et plus sobre : Pollution (air, bruit), effet du réchauffement climatique, énergie
Pôle 2. Se loger, se déplacer, vivre en sécurité : Mobilité/transports, logement, accès à l’espace public, sécurité
Pôle 3. Vivre en bonne santé : Santé, alimentation, sports
Pôle 4. Apprendre, se cultiver, travailler à la production de biens et de services utiles : Éducation, formation, emploi /travail, activité économique
Pôle 5. Développer la solidarité et la démocratie, agir pour l’égalité femmes-hommes : Solidarité, engagements, assurer les missions de service public.
Ces cinq pôles feront l’objet d’une nouvelle rencontre le 25 novembre prochain (de 14h à 18h) à laquelle seront conviés citoyens et élus marseillais afin de déterminer une vingtaine d’indicateurs constituant le baromètre du « Bien vivre » à Marseille. Ces indicateurs serviront à établir un constat commun, à déterminer des priorités d’actions à mener et à mesurer, au fil du temps, les progrès accomplis en terme de « mieux vivre ».
Olivia Fortin, participante à l’atelier, a proposé que cette recherche d’indicateurs pour « mieux vivre à Marseille » fassent l’objet d’une note qui serait adressée à la Mairie de Marseille afin qu’elle s’associe à cette démarche. Celle-ci pouvant être également soutenue par une ou des fondations intéressées par le développement d’une action visant le « mieux vivre » sur un territoire.
Atelier 3
« mots piégés »
Huit personnes, dont trois élus, ont participé à cet atelier.
Le débat public est souvent biaisé et parasité par des mots mal définis, instrumentalisés, parfois porteurs de stigmates. Il nous semble donc nécessaire de participer à un travail de clarification conceptuelle, à partir d’un état des lieux des controverses et malentendus.
Pour cela, l’idée est de faire réfléchir, autour du même mot, des gens qui ne se rencontrent jamais, voire qui ont potentiellement des craintes et des préjugés les uns envers les autres. Ce « croisement des publics » serait un aspect essentiel du projet.
Durant cet atelier, nous avons travaillé sur un certain nombre de termes : « ensauvagement », « laïcité », « wokisme », « antisionisme », « immigré », « délinquant », « racaille », « race » (et « racisé » et « racisant »), « radicalisation » (et « fondamentalisme »), « assistanat », « incivilités », « mérite », « séparatisme », « victime, victimisation ».
Voici les conclusions de l’atelier, et les actions à mener :
- Pour éviter un pur relativisme, qui consisterait à renvoyer dos à dos des « définitions », des ressentis ou des opinions, chaque terme devra faire l’objet d’un travail de problématisation par quelqu’un capable d’apporter des connaissances sur le concept et le sujet (chercheurs, etc.).
- Certain.e.s d’entre nous s’engagent à contacter des personnes ou des groupes qui pourraient gagner à réfléchir aux termes ci-dessus puis, dans un second temps, qui pourraient contribuer à diffuser le résultat de nos réflexions.
- Quant à cette diffusion, il nous semble important de varier les supports : écrits (sur internet, voire peut-être sur papier), podcasts, courtes vidéos, pourquoi pas affiches, voire inspirations pour les spectacles de « stand up » dans le projet qui se met en place à l’AprèsM. Étant donné le caractère évolutif et nécessairement inachevé du projet, on peut espérer que ces temps de « diffusion » soient aussi des occasions de relancer le travail de réflexion, et de définition.